Ode to the past.
Ma famille me manque.
Il me semble que j’ai déjà un peu abordé le sujet ici, mais ce soir j’ai envie de l’approfondir. Cela commence à me peser.
Nous ne vivons pas si loin les uns des autres, mais nos activités et emplois ne nous permettent pas réellement de nous voir lorsque nous le voulons. C’est assez compliqué.
Suis-je possessive à ce point ? Ou égoïste ? Au point de leur en vouloir d’une façon excessive ?
Ces dernières semaines je n’ai pas cessé de penser à eux, mais je sens que ce n’est pas réciproque.
Peut être ai-je acquis cette "habitude" de passer beaucoup de temps ensemble, sans doute même trop.
Cependant mon départ n’a en rien changé notre relation (à mon sens) et j’ai toujours essayé de maintenir ce lien.
J’ai un frère. Dont je suis réellement fière.
Il est totalement différent de moi, tout ce qu’il entreprend se termine sur un succès. Fonceur, franc, indépendant, il n’a besoin de personne pour se prendre en main. J’ai toujours envié son petit côté solitaire, car il n’a pas besoin de la reconnaissance des autres pour connaître des limites, ses points forts et ses faiblesses. Je suis sûre qu’il ira loin. Il est déjà très bien parti. L’avenir lui sourit, il sait ce qu’il veut et il l’aura. Peut être que les rôles ce sont inversés, c’est sans doute lui le "grand" frère à présent.
Je me sens pathétique à côté de lui. Il a toujours quelque chose d’extraordinaire à raconter, ses études le passionnent, il mène sa vie à 200%.
Tandis que moi je m’embourbe dans une routine triste à en pleurer.
Jalouse, moi ?
Sans doute.
Nous avons toujours tout fait ensemble, et aujourd’hui je me dis que toutes ces années d’innocence me manquent terriblement. Je pense à toutes ces après midi où nous avons joué aux playmobil ensemble, à nos sorties au parc, la toute première fois où ma mère m’a fait suffisamment confiance pour que je l’emmène au cinéma, rien que nous deux.
Je revois son sourire qu’il arborait dès qu’il me voyait à la sortie de son école, sa trottinette à la main pour qu’il puisse s’amuser sur le chemin du retour. Tellement de choses me reviennent à l’esprit.
Je crois que je vais m’arrêter là, je suis beaucoup trop nostalgique tout d’un coup, et j’ai peur de ne pas avoir la force de continuer.
Mon père quand à lui est quelqu’un de très secret. J’ai toujours eu du mal à savoir ce qu’il avait en tête, c’est un homme humble, avec de belles valeurs. Il est en quelque sorte "de la vieille école" et c’est sans aucun doute grâce à lui si je suis ainsi aujourd’hui.
Il n’est pas non plus très expressif, mais il fait preuve d’une tendresse sans nom. Depuis toujours nous avons été complice, notre relation est belle, nous nous comprenons à merveille.
Je l’ai toujours admiré, sa façon d’être est unique. Il a toujours été là, qu’importe la situation.
Mon plus beau souvenir avec lui, est le jour où je lui ai annoncé que j’avais le BAC. Il en a même pleuré. C’était la seule et unique fois de ma vie où je l’ai vu verser une larme.
"Je suis fière de toi."
J’entend encore ses mots, ils résonnent en mon cœur à chaque fois que le moral est au plus bas, à chaque fois que je doute. Mon père est un homme admirable, toujours présent pour les siens quitte à se tuer à la tâche. Je n’imagine pas mon avenir sans lui, rien que d’y penser j’en ai les larmes aux yeux.
Il est mon modèle.
Et enfin, ma mère. Un petit brin de femme, qui a de l’énergie à revendre. Elle ne s’arrête jamais, et parfois cela m’inquiète pour elle. Mon frère est son portrait craché, elle est pleine d’entrain et d’idées, et fait preuve d’une confiance en elle que je lui ai toujours enviée. Elle n’a besoin de rien n’y de personne pour s’en sortir, en réalité elle est assez solitaire. Sa confiance est dure à gagner, facile à perdre, mais une fois que l’on a sa reconnaissance elle a le cœur sur la main. Elle offre sans compter.
Je me souviens de cette journée où nous sommes allées à la plage toutes les deux. A cette époque-là nous étions en quelque sorte "en froid" mais ce jour-là nous avons mis nos différents de côté pour profiter pleinement l’une de l’autre. Nous nous sommes parlé à cœur ouvert face à la mer, puis nous nous sommes enlacé longtemps.
Ma mère et moi avons eu beaucoup de problèmes relationnels. Mais j’ai compris avec le temps qu’en réalité je m’étais plantée sur toute la ligne. Certes, ma maman ne met pas de gant lorsqu’il faut régler un problème, mais… C’est une mère. Qui nous a toujours aimé et qui a toujours voulu nous protéger. A sa manière, mais c’était pour notre bien. Je le comprend aujourd’hui.
Son franc parler m’a toujours étonné, mais j’admire l’assurance dont elle fait preuve. C’est une femme honorable, et je ne comprend pas pourquoi certaines personnes ne le voient pas.
Car il y a une carapace. Beaucoup de blessures. Mais nous avons toujours été là pour elle, et je pense que le plus dur est derrière.
Maman, si jamais tu lis un jour cet écrit, je tenais à te dire merci.
Aujourd’hui ils me manquent. Longtemps nous avons été seuls contre tous, et à présent je me sens mise à l’écart.
J’attend un appel. J’attend quelque chose. Je ne sais pas trop en réalité.
Tout ce que je souhaite c’est entendre au moins leurs voix.