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“Quelle étrange et indicible sensation que d’entendre sa fille être appelée "maman".”
Ce jour-là j’ai été comme… Assommée. Oui, je crois qu’il s’agit du mot le plus juste.
Depuis une semaine maintenant je suis anxieuse à l’idée de passer ces examens. Et ce qui m’angoisse encore plus, c’est cette attente insupportable, presque un mois sans savoir, à s’imaginer le pire chaque jour.
Je m’en veux.
Depuis longtemps cette idée m’a toujours effrayée, d’ailleurs ce n’est pas la première fois que je l’évoque dans mes écrits. J’ai cette impression étrange que… C’est arrivé parce que j’y ai trop pensé. C’est drôle non ?
Et depuis que j’ai eu ce rendez-vous chez le médecin, je ne cesse de voir des enfants partout, des femmes enceintes, des pubs de test de grossesse, et autres images qui me brisent le cœur.
Peut-être que je ne serai jamais maman.
Dans tous les cas il y a un problème. Il faut que je me fasse à l’idée. Plus ou moins grave, mais le problème est tout de même là.
La semaine dernière une femme est venue au magasin, radieuse au côté de son mari, et le ventre bien rebondi. Les larmes sont venues immédiatement, à tel point que je suis allée me planquer dans la remise. Je n’arrivai pas à me calmer. Comment le pourrai-je ? J’en suis même devenue agressive, je m’en rend bien compte.
Je sais que rien n’est encore joué, mais je ne peux pas m’empêcher de trouver cela injuste.
J’ai tout de même beaucoup de chance d’avoir un conjoint fantastique…
Il ne laisse rien transparaître, comme à son habitude, mais je vois bien qu’il est touché. Il prend soin de moi, fait en sorte à ce que je pense à autre chose, il tient à m’accompagner pour les examens… Il me rassure et m’apporte son soutien.
Mais j’ai tout de même cette appréhension, j’espère que si le pire devait être annoncé, cela ne détruira pas notre couple. Je lui ai déjà posé la question, car c’est l’une des premières choses à laquelle j’ai pensé en apprenant cela, il m’a répondu que si tel était le cas, nous affronterons cette épreuve ensemble.
Il est l’Homme de ma vie.
J’espère seulement que je pourrai lui offrir une famille.
Je n’ai plus la force d’en écrire plus. Je serai fixée dans deux semaines.