Tout est si fragile.

E ~

"E ~"

Aujourd’hui, peut être à cause de ce silence environnant, je pense à toi.
C’est sans doute encore trop frais, même si cela fait plus de deux mois que nous ne nous sommes pas vues.
Je crois que je n’ai presque plus de haine. Je crois. En fait j’éprouve une profonde tristesse à l’idée de tout ce que nous allons manquer.
Tes premiers pas, tes premiers mots, ton premier anniversaire ou ton premier Noël.

C’est ça qui me flingue.

Je ne sais pas pourquoi je me mets à subitement me replonger dans ces souvenirs, le jour où j’ai vu "une photo" de toi pour la toute première fois, les coups de pieds incessants qui me faisaient tant rigoler, et puis surtout notre première rencontre.
Ce sentiment je me souviens ne l’avoir éprouvé que très rarement dans ma vie, notamment le jour où j’ai vu mon frère pour la première fois.

J’étais émue.

C’était un moment merveilleux. Suspendu dans le temps. Et dans un silence où planait toute mon admiration pour toi, tu m’as attrapé la main. J’ai essayé tant bien que mal de ne pas verser de larmes sur ton petit visage, et c’est à cet instant précis que tu m’as regardé.
Un regard long, persistant, et même si je sais pertinemment que tu ne me voyais pas, tu pouvais sentir ma présence et ma bienveillance.

Aujourd’hui je n’ai plus que cela.
Tu ne sauras peut être jamais qui je suis, mais malgré tout, et je sais que je me fais du mal, je garde quand même l’espoir de te revoir un jour.

Aussi loin et inconnue que je sois, ces mots et cet amour sont pour toi.