Coquelicot.
"Un coquelicot fané de refleurit jamais."
"Parfois je suis dans l’incapacité de répondre. A cet instant précis je suis déjà partie loin, aussi loin que la pensée puisse me porter. Dans un premier temps je ne t’entend plus, puis je ne t’écoute plus. Tu n’existes plus.
Je sais que j’aborde souvent ce sujet, mais j’ai besoin de venir l’exprimer ici. C’est ainsi que je fonctionne.
Peut être qu’au delà de cet écran si blanc, d’autres vivent la même situation que la mienne.
Je ne recherche ni réconfort, ni conseil, je suis tout simplement en quête d’un cœur plus serein.
Une fois de plus aujourd’hui je n’ai pas compris. Comment une situation peut en venir à de tels extrêmes. Cette façon de regarder de haut, il fut un temps je me cachais du mieux que je pouvais, en comptant les minutes.
A présent cela me fait moins mal. Mais je dois avouer que la gêne est encore là.
Je suis comme déconnectée. Je la vois sans la voir. Et je sais que ça l’agace, au point de hurler encore plus fort. Mais que faire ?
J’ai soif d’aventures, de voyages. Je veux voir l’inconnu, travailler dur pour être fière de moi. Pour gagner ma propre estime. Je ne cherche plus à obtenir la sienne. Serait-ce un pas en avant ?
Mais parfois, même si elle peut avoir des conseils sages, je trouve qu’ils sont trop avisés. C’est… "Trop". Elle m’impose un frein, qui m’arrête tout de suite dans mon élan. Puis je suis prise de doute.
"Est-ce qu’elle a raison ?"
Voilà d’où vient mon problème. Ce manque cruel de confiance en moi, elle tape pile là où il faut. Et au final, dans la peur de me tromper, je l’écoute. Je m’en mord les doigts.
Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis retenue, où je me suis empêché de faire ce que je voulais.
Les barrières sont encore là. Parfois j’ai encore l’impression d’être clouée à ce banc.
A chaque fois que nous nous parlons, je finis par lui demander : "Mais qu’est-ce que je t’ai fais ?"
Jamais elle ne m’a répondu. Et généralement, la conversation s’arrêtait là.
Avec le temps je suis apte à comprendre beaucoup plus de choses, mais je dois avouer que jamais je n’ai comprise celle-ci. Mon esprit divague, et au final les nuits sont les seuls moments où je peux réfléchir en paix, sans que rien ne me trouble."
11 Mars 2014. Cet écrit traînait dans mes brouillons.
Alors… Rien n’a changé ?
Ce soir j’ai encore eu droit aux cris, mais en arrière plan. Elle a préféré passer le téléphone. Sans doute pour atténuer les choses. Fail.
J’ai bien conscience de n’être qu’un gros boulet à leurs yeux. Pourtant, je fais ce que je peux. J’essaye de gagner ma vie et mon bonheur comme je peux. Est-ce que leurs approbation est la dernière pièce du puzzle ? Est-ce que c’est ce qu’il me manque pour être enfin "moi" ?
Depuis longtemps déjà j’ai toujours eu ce sentiment de manque, un vide impossible à combler et à déterminer. Peut être qu’au final tout ce que j’attend c’est une simple phrase qui ne tient qu’en 5 mots : Je suis fière de toi.
Ai-je vraiment besoin de cela pour avancer ? Parce que si c’est le cas… Je trouve cela pitoyable. Je suis capable de prendre des décisions seule, de me gérer, et de mener ma vie comme je le souhaite. Alors pourquoi ai-je besoin d’entendre cela ?
Encore une fois ce soir j’ai eu droit au grand discours "tu es irresponsable" que je connais par cœur. Et pourtant...
Il y a tellement de choses qu’ils ignorent, si jamais ils l’apprenaient je pense qu’ils raviseraient leur jugement. J’essaye d’être forte, de ne rien laisser transparaître mais je dois avouer que cela devient très dur. Je redoute ce jour qui se rapproche dangereusement, où j’aiderais mon frère à déménager. Lequel vont-ils me servir ce jour-là ? Aurais-je droit au "tu comptes changer de métier ?" ou "quand est-ce que tu commences le permis ?" ou "quand est-ce que tu envisages de déménager ?" ou "je suis fière de ton frère, pas toi ?"
Ce sera la grande surprise !
La jalousie prend dangereusement le dessus, j’ai réellement peur de péter un câble dans les prochains jours qui viennent. Je n’ai pas de juste milieu. Je suis patiente, mais la crise finit toujours pas venir. Seulement le hic, c’est que je ne regarde plus ce qu’il y a autours de moi. Enfin bref, je suis fatiguée.
Il y a toujours quelque chose pour me décevoir, tous les jours.
Mais ce soir c’était de trop. Cette histoire a pris des ampleurs démesurées.
"Je suis en droit de penser ce que je veux Mélanie [...]"