Tout est si fragile.

Histoire de beignet [...]

"Pas touche ! C’est pour la kermesse [...]"

Hier après midi, j’ai eu comme un énorme flash, un souvenir d’enfance revenu de je ne sais où, clair et limpide, comme si cet événement s’était déroulé dans la semaine. Je me suis souvenue des délicieux beignets au sucre que ma mère nous faisait lorsque nous étions petit, et tous les bons moments associés à ses beignets sont revenus. La surprise en rentrant de l’école, les stratagèmes que mon frère et moi mettions au point afin d’en dérober un ou deux lorsque qu’elle avait le dos tourné, et tant d’autres choses qui me font sourire immédiatement lorsque j’y repense.

Du coup, je me suis mise aux fourneaux. Presque immédiatement. Par chance, lorsque nous avons déménagé, ma mère m’a donné un petit livre de recettes histoire d’avoir quelques idées pour commencer. Celle de ses beignets y était, j’ai failli sauter de joie !
Cela faisait plus de 11 ans que je n’en avais pas mangé.
Une fois terminé, je me suis empressée d’en goûter un, et c’était exactement ce à quoi je m’attendais. D’un seul coup j’avais 8 ans, j’étais dans notre ancienne cuisine, assise à table pour le goûter, avec mon frère qui faisait encore des siennes, ma mère qui tentait de le calmer et mon père qui riait aux éclats. Oh bon sang...

Je sais que c’est étrange, et que cela fait très "Madeleine de Proust", mais ces souvenirs me sont tellement précieux. C’est l’héritage d’une enfance heureuse et innocente, c’est tout ce qu’il me reste. Et quand je nous vois maintenant… Je me demande ce qu’il s’est passé. Parfois je me dis que je suis concrètement la seule à essayer de sauver les meubles. Ne serait-ce que pour aujourd’hui… Je devais aller voir mon frère et… Bref. C’est tombé à l’eau. Cela finis toujours par tomber à l’eau de toute façon.
Enfin… Ce petit instant de nostalgie m’a quand même fait du bien.

Après la Madeleine de Proust, le Beignet de Mélanie...