But I can't change [...]
"Nourrissons-nous de nos différentes cultures."
Cette dernière semaine fut étrange, je dois l’avouer.
Tout d’abord, une chute. Une chute physique, je veux dire. Je dois dire que porter cet espèce de plâtre pendant tout un mois est assez difficile à admettre. J’ai essentiellement pensé au boulot dans un premier temps. Je n’ai pas pu m’empêcher de m’effondrer, surtout qu’un projet est en cours, et que pour rien au monde je n’y renoncerai.
Mais ce n’est pas ce qui m’a le plus perturbé.
Le soir même, un nouvel appel de l’hôpital.
Ce grand père que je n’avais pas vu depuis de nombreuses et trop longues années, est dans une situation critique. Dès l’instant où je l’ai vu franchir la porte, j’ai tout de suite senti le malaise. Que dire après toutes ces années ? Comment se comporter ?
La notion de famille est quelques choses qui, je dois l’avouer, m’échappe un peu. Mis à part mes parents et mon frère, je ne me suis jamais intéressée aux autres, tout comme ils ne ce sont jamais intéressés à moi. C’est donnant-donnant j’ai envie de dire.
Alors pourquoi ce changement brutal ? La journée fut longue, et j’ai un peu honte de l’avouer, mais j’ai essayé de ne pas le croiser le plus possible. Mais ce n’était que le début.
En fin d’après midi, ma tante, une tante absente depuis toujours, sonne à la porte. Au final cet accident fut un bon moyen de se retrouver. Enfin… Pour mon père et ma mère surtout. Je ne me sens pas concernée par cette histoire. Vraiment pas.
Ma tante, je ne l’ai pas revue depuis mes 8 ans. Qu’est-ce qu’on peut se raconter après 11 ans ? "Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?" Ouais, les questions classiques quoi. Je ne me souvenais même pas de son visage. Mais je dois dire qu’au final nous avons longuement discuté, et je la trouve plutôt intéressante. Elle a ce même goût pour le voyage, et ses récits d’aventures les plus folles ont sonné comme un appel à mes oreilles. Je crois qu’elle m’apprécie aussi. En tout cas, après tout ce temps elle se souvient encore de mon nom. Cela peut vous sembler futile, mais c’est quelque chose qui m’a étonné. Pas comme ce grand-père qui ne sait même pas qui je suis. "La jeune." Je m’en souviendrai de celle-là !
J’ai comme un bon sentiment pour l’avenir. Cette tante me semble honnête. Enfin, je dis ça peut être parce que je la connais à peine.
Le lendemain j’ai donc revu de force ma première tante, celle envers qui j’ai un terrible goût amer. Les grands sourires et les grands câlins ne m’affectent plus, aussi difficile soit-il de l’admettre. J’ai appris à vivre sans.
En fait je crois que depuis toujours j’aspire à fonder ma propre famille, et à rester bien à l’écart de tous les problèmes que peuvent poser ces tantes, ces lointains cousins et autres qui font parti de cet immense arbre généalogique. Je ne dis pas non plus de vivre en Hermite, mais de ne pas trop s’approcher non plus. C’est beaucoup trop douloureux.
Puis quand j’y pense, il y a ce mariage qui approche à grand pas. Je vais revoir tous ceux qui nous ont craché dessus depuis toujours dans le dos, et salué en face à face, et ce, depuis toujours.
Ce mariage est une angoisse.
Un jour j’aurais mes propres enfants.