Pensées du soir. #3
"Le ménage du monde est comme celui d’un logement. Il faut recommencer tous les jours."
Journée un peu bouleversante.
Ce matin je suis allée à la toute première réunion pour la formation. J’en suis ressortie complètement déphasée. Honnêtement, je n’ai rien à foutre parmi ces gens... Mais actuellement c’est la seule chose que je puisse avoir. Je suis tombée bas, très bas. Je me demande si je dois continuer, au risque de chuter une fois de plus moralement.
L’école me manque. A un point, il est impossible de le décrire. Méditer me manque, les cours me manquent. Je préfère de loin râler à cause d’une journée trop remplie, plutôt qu’une journée vide, sans aucun sens. Putain, mais qu’est-ce que je fais ici ? Je me retrouve une fois de plus au point mort.
La fac l’année prochaine ? Si je n’ai rien, il faudra y retourner.
Heureusement, Noel me remonte un peu le moral. La "magie" des fêtes de fin d’années. Enfin, façon de parler.
Elle a encore appelé aujourd’hui. Plusieurs fois. Elle veut nous offrir des cadeaux, comme si elle pouvait acheter mon pardon. Je trouve qu’elle appelle souvent. Trop souvent. Tous les jours.
Comme si l’on pouvait effacer en un seul instant deux ans d’absence, de coups bas, et d’insultes.
Avec le temps et l’expérience, je suis devenue rancunière. Cela ne me ressemble d’ailleurs pas.Mais que voulez-vous, il vient un moment où il faut arrêter de baisser la tête.
D’après ce que j’ai compris, le 25 nous nous verrons. Tout ce que je ne voulais pas. Pourtant, ils disent qu’ils prennent leurs distances, qu’ils leurs en veulent et qu’ils n’oublient pas. Et pourtant, ils la laisse appeler. Ils vont chez elle à la moindre occasion, beaucoup trop souvent en si peu de jours.
Je m’en fou royalement de sa tronche.
Pardonner ? Ah ah, douce idée bien idiote.
Je n’ai fais aucun efforts envers elle, comme elle n’en a pas fais envers moi. Au moins nous sommes quitte.
Malgré tout… J’ai tout de même fais un geste. J’ai parlé à son fils au téléphone. Petit bout de chou qui n’a que 8 ans, et qui n’a rien à faire dans ces histoires. Cela faisait deux ans que je n’avais pas entendu le son de sa voix. Avant de me le passer, ma mère lui a dit qu’elle avait une surprise pour lui. Je suppose qu’il ne s’attendait pas à ce que ce soit moi. Il a poussé comme un cri de joie lorsque j’ai prononcé son nom. Il a hurlé "Je sais qui c’est !" Cela m’a donné les larmes aux yeux. Celles-ci sont devenues plus lourdes, pour finalement couler le long de mes joues. J’ai eu du mal à continuer de parler, mais en finalité nous avons papoté assez longtemps, de tout et de rien.
Il y a des jours comme ça où tout bascule.
Dans l’immédiat je veux juste m’endormir et ne penser à rien.
Il y a des jours où j’aimerais être un papillon.