Réflexions#46
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A l’instant où j’ai fermé la porte je me suis sentie à nouveau envahie par toutes ces pensées qui m’ont submergées aujourd’hui. Et pourtant j’ai passé un très bon moment avec Luna...
Je m’en veux parce que ces idées noires ont presque été perçues, et je ne veux en aucun cas laisser transparaître quoi que ce soit. Parfois j’ai cette impression de ne dévoiler qu’une infime partie de moi. Par timidité ? Par peur de déranger ? Qu’importe… Je suis véritablement à l’aise seulement avec une poignée de personne…
Par où commencer ? Tout d’abord cet appel de ma "collègue" ce matin qui m’a bien fait comprendre que ça l’emmerdait cette histoire de congé. C’est un peu long à expliquer, et honnêtement je n’ai pas envie de perdre mon temps à parler d’elle ici, mais pour faire court je me suis sentie écrasée à nouveau. Mais c’est pas grave, Mélanie est gentille [...]
Par la suite je me suis rendue compte que mon quotidien changeait progressivement, ne serait-ce qu’avec les entretiens et le boulot de mon conjoint. Depuis des mois j’ai pris pour habitude de tout assumer, financièrement essentiellement, et même si je me suis "plainte" intérieurement de devoir porter tout le poids du monde sur mes épaules, je n’arrive pas à lâcher prise. C’est à mon tour de passer le relais, et pourtant je m’y accroche aussi fort que je peux. J’ai du mal à expliquer cela. Est-ce que je suis une maniaque du contrôle ? Est-ce que je refuse toute aide pour ne rien devoir à personne ? Est-ce par fierté ou par crainte d’être déçue ? Difficile à dire. Je ne sais pas quoi en penser.
Dernièrement je me suis mise à penser qu’il était sans doute trop bien pour moi, une fille ronde qui a raté sa vocation et qui ne pourra peut être jamais avoir d’enfant. J’y reviendrai.
Lorsque je le vois partir au travail, le sourire aux lèvres, avec des tas des choses à me raconter, avec des projets d’avenir, je me dis qu’il perds peut-être son temps avec moi. Non pas que je ne veuille pas avancer avec lui, bien au contraire, mais je me sens parfois misérable à côté. Je viens de relire ma phrase, et je la trouve vraiment lourde de sens. Je me fais sans doute de fausses idées, mais cette pensée me traverse souvent l’esprit.
Pour ce qui est des enfants… C’est encore une blessure ouverte.
Luna, si j’étais réticente à aller dans ce magasin c’était par crainte de devoir repenser à cela. Pardonne moi si je t’ai blessée.
Il y avait des affaires pour bébé absolument partout, je ne savais plus où donner de la tête. Chaque chose que je prenais dans les mains me rappelait à chaque fois que je ne connaîtrais peut être jamais cela, cette euphorie merveilleuse qu’est la naissance d’un petit être.
Je n’ai pas continué les examens par crainte d’être atrocement déçue. Cela me ressemble à la perfection : Fuir face à un problème. Ce n’est pas par crainte de devoir se battre, c’est tout simplement parce que j’ai peur du résultat. Et actuellement… Je ne suis pas prête à entendre quoi que ce soit. Mais du peu que j’en ai eu… Ce n’est pas du tout bon signe.
J’en fais tout un drame, je sais. Je le perçois lorsque je relis mon écrit. Je ne veux tout simplement pas qu’une de mes plus belles aspirations dans la vie me file entre les doigts.
J’essaye de retranscrire du mieux que je peux ce que je pense, mais ce n’est jamais suffisant.