Les rails […]
Ce même sentiment.
Ce même sentiment, à chaque fois que je me retrouve face à ces rails.
Je repense à ce jour, où tout a failli basculer. Dans le fond, cela a peut-être été le cas ?
C’était il y a 13 ans maintenant, même bien avant que je ne vienne ici.
Je pense à toi du coup, toi qui a franchi ce cap sans retour. J’étais jeune à cette époque, sans avoir le recul nécessaire pour comprendre ce geste, mais aujourd’hui je le comprends mieux. C’était sans doute trop dur, et cette « solution » en était une pour toi.
Je me souviens de nos courtes conversations certes, mais intenses parce que nous étions concentrées sur nos peintures.
C’était sans doute ton seul moment paisible de la semaine.
Le rendez-vous du mercredi soir.
Je me souviens de la réaction du groupe ce jour-là, je me souviens de ce que je peignais.
J’étais tellement absorbée par ma toile que j’ai à peine remarquée les autres se lever, puis les chuchotements…
Lorsque j’ai levé les yeux je n’ai vu que des larmes, sans comprendre pourquoi. Ils m’ont tous observés, dans le silence.
À chaque fois que je me retrouve face à ces rails, ce même sentiment.
Le temps semble être suspendu.