Réflexions#25
"ça va aller ?"
Ces temps-si je m’aperçois que je suis réellement perdue dans mes pensées. Je suis comme déconnectée du monde. J’essaye tant bien que mal de recoller les morceaux.
Les fêtes de fin d’années approchent, et mon angoisse grandit à vive allure.
Aujourd’hui, lorsque l’on marchait dans la rue, je me suis tournée vers lui, un regard bienveillant. A la vue de son visage, une pensée m’est tristement revenue.
"Es-tu sûre que ce qu’il te dit est vrai ?"
Sur le coup, j’ai eu comme un long pincement au cœur, suivi d’un excès de rage.
Je n’ai jamais été sûre de moi, je n’ai jamais fais preuve d’une quelconque assurance. Ou alors, tout n’étais que "façade". De toute ma vie, je n’ai jamais été certaine de mes choix. Mais pour la toute première fois, je ne regrette pas une seule seconde. Oui, pour la toute première fois, je suis réellement Heureuse d’avoir fait un choix, décisif pour l’avenir. De toute ma courte existence, j’ai fais face à de terribles complexes, des doutes tellement énormes, qu’ils m’ont emmené à faire des conneries.
Mais pas cette fois-ci.
De quel droit te permets-tu de juger ? Le regard presque haineux, une touche d’ironie sur les lèvres… Comme si son histoire avait été parfaite. J’ai ressenti de son côté comme une profonde satisfaction, comme si le fait de ne pas avancer lui faisait plaisir…
Mes mots semblent être lourds, mais plus j’y réfléchis, et plus cela a de sens. Je me sens tout drôle.
C’est dingue à quel point je n’ai jamais pu discuter. Ou alors... Le peu de discutions qu’il y a eu, il a fallut qu’au final elle me raconte son histoire. Et sans déconner, ce n’est pas du tout ce dont j’ai besoin.
"Tu es encore en train de changer, tu changes encore..."
Ce n’est pas une mauvaise chose. Bien au contraire. Je n’est jamais été aussi… "Moi" de toute ma vie. J’ai des projets, des envies, des buts… Je suis moi-même.
En fait je crois que l’on ne se supporte plus. Autant l’une que l’autre. Cela me fait chialer rien que d’y penser.
"Tu sais ce que j’en pense ? Je pense qu’un beau jour tu vas te barrer sans plus jamais me donner aucune nouvelle."
Cette mentalité me déplaît. A un point, vous ne pouvez pas l’imaginer. J’en ai des nausées. Au point de ne plus supporter quelqu’un de proche, au point de ne plus supporter une voix, au point de ne plus supporter un visage. J’essaye pourtant, sincèrement j’essaye de recoller les morceaux. Mais à chaque tentative, quelque chose me dégoûte encore plus, et repousse cette envie de faire des efforts.
Sincèrement.
Cette honte permanente qu’elle a de moi, j’ai cette impression qu’elle ne veut exister qu’au travers du regard des autres.
"-Et qu’est-ce que je leurs raconte moi aux gens ? J’en ai assez de devoir répondre que tu cherches du boulot, j’ai honte.
-Mais qu’est-ce que tu en as à battre des gens ? Tu es la première à me dire qu’on s’en fou des autres !
-Mais tu comprends pas que j’en ai marre qu’on me pose tout le temps cette question ? J’ai honte, tu le comprends pas ça ?
-De toute façon tu as toujours eu honte de moi."
Récemment elle m’a affirmé ne jamais m’avoir dit que je lui faisais honte, "je déforme tout" apparemment. Alors que la première chose que j’ai faite suite à ce qu’elle avait osé me dire, c’est venir ici pour pouvoir me défouler. Ce qu’il y a de bien avec ce journal, c’est qu’au moins je garde bien à l’abri mes propres pensées, mes propres propos. Et ainsi avoir confiance en le fait de ne pas devoir folle.
En fait, rien n’a évolué. Elle s’enferme dans ses propres pensées, sans jamais écouter personne, ne serait-ce qu’un peu. Je ne lui demande pas d’écouter quelqu’un lui donner des ordres, ou un point de vue à adopter, non, je lui demande juste d’écouter. D’essayer de ranger son ego de côté, et d’écouter quelques minutes ce que j’ai à lui dire.
Mais je crois que c’est foutu.
Étrange, je viens de repenser à quelque chose… J’ai toujours eu cette conviction d’avoir des enfants, sans trop se presser, ni trop attendre non plus. Une fois, par malchance, j’ai vu une publicité qui comprenait des enfants à la télévision. J’ai lâché un "Oh noon, mais qu’ils sont beaux." plein de rêve et de niaiserie. La seule réponse que j’ai eu était : "Ah non ! Je suis trop jeune pour être grand-mère, pas à 40 ans ! Puis tu gâcherais tout."
Je crois qu’elle ne s’est pas encore rendue compte que plus jamais elle ne m’imposera ses choix.