Tout est si fragile.

[...]

"Derrière la vitre."

J’ai l’impression d’être spectatrice en permanence. Je passe vraiment à côté de tout, pourtant je fais tout ce que je peux pour être présente et prendre des nouvelles mais j’ai toujours un train de retard.
Ce boulot de merde je le déteste. Et le pire dans tout ça c’est que je culpabilise lorsque je pars 1h plus tôt parce que je suis malade.
Je rate tout. Il n’y a que ce travail. Cette rancœur est en train de muter, ce n’est plus seulement un profond dégoût mais une haine sans nom. Je rate tout.
Il ne comprend pas que mon existence ne tourne pas seulement autour de son magasin.
Je suis vraiment à bout, je suis fatiguée en permanence, comme je ne l’ai jamais été.

L’approche de mon anniversaire me rend malade, ce jour est plus difficile chaque année, comme un douloureux rappel à l’ordre, comme quoi je n’y suis pas encore.

Et si je sautais sans filet ?
Et si je me barrais comme ça ? Est-ce qu’à force de trop réfléchir je ne vais pas finir par rester bloquée pour toujours ?

Dans une heure il faut que je me lève pour affronter tout cela à nouveau. Je n’ai plus de forces.