Tout est si fragile.

[...] There's nothing inside.

"Comment vas-tu ?"

Je ne trouve même pas les mots. Je ne sais plus quoi penser.
"Je vais bien, merci."
Les yeux remplis de larmes. Que dire d’autre ?

Je n’en suis jamais arrivée là. Pas à ce point du moins. C’est réellement insupportable.

Avant c’était un regard un peu taquin,
Puis moqueur,
Puis plein d’incompréhension,
Puis plein de tristesse,
Pour finir plein de haine.

J’en suis arrivée là. Et je trouve cette situation assez grave.
Je n’ai plus aucun contrôle. Mélanie, on ne change pas les gens, ne te fais donc pas d’illusions… Elles n’ont pas lieu d’être.
J’en suis venue au point sans retour. Je refusais de l’admettre, mais je crois que c’est réellement terminé. Je ne peux plus la regarder dans les yeux. Je ne peux plus l’écouter. Ne serait-ce qu’entendre le son de sa voix, je n’en peux plus.

"J’ai honte de toi."

Après ces mots, comment peut-on retenir quoi que ce soit ? Toi qui cherche à briller dans ses yeux, toi qui ne cherche que sa fierté, à essayer de lui prouver que tu vaux beaucoup plus que ce qu’elle ne peut l’imaginer. J’ai honte de toi. Tu me fais honte. Ce sont sans doute les mots les plus durs que je n’ai jamais entendu de sa part. Je n’ai plus envie de lui parler. A quoi bon au final ? Tant d’efforts pour se retrouver la face contre terre. Plus rien n’a d’importance à présent. De toutes les critiques, remarques, ou même insultes, je crois que cette phrase-ci était celle qu’il ne fallait jamais prononcer. Elle peut vous paraître futile à première vue, mais il faut creuser, ne serait-ce qu’un peu, pour comprendre.

Avez-vous un être cher pour lequel vous voulez briller ?
Le mien vient limite de me faire un bras.

Puis ce regard haineux… Cette façon de me parler… Cette façon de m’observer de haut en bas…
Ce n’est pas de l’Amour, ce n’est pas vrai. Je ne pense pas que l’on puisse dire que l’on aime quelqu’un, si au final on fait tout pour qu’il chute.
Ce n’est pas de l’Amour, ce n’est pas vrai.

"-Tu n’acceptes rien, et encore moins le fait que je grandisse.
-Encore heureux tiens ! Excuse moi de m’inquiéter, n’importe quel parent ferait ça !"

Non justement. Tu te trompes.
Vouloir garder quelqu’un en l’étouffant ? Laisse moi rire… C’est tout bonnement impossible. Sais-tu ce que tu t’attires en agissant ainsi ? Tu ne fais qu’accentuer sa tristesse, ce profond mal-être qui le ronge jour après jour, et au final tu te réveilleras un beau matin, en t’apercevant au dernier moment que cet être que tu affirmais être "cher" pour toi, t’aura rendu les clefs, n’aura pas laissé de lettres, mots, ou messages comme celui-ci a pu t’y habituer. Rien.

Ce matin une fois encore j’ai été gagné par un élan d’espoir, un envie profonde de faire bouger les choses. Un simple geste, une simple rose accompagnée d’un mot. J’ai cette fâcheuse habitude de tout prendre pour moi, à sans cesse me remettre en question. Je suis donc sortie de chez moi, et j’ai commencé à cruellement réfléchir. En chemin je me suis arrêté, et j’ai réalisé qu’en fait, ce geste, je l’avais déjà fait. Plusieurs fois même. J’ai eu comme une impression de déjà-vu, et cela m’a fait mal au cœur sur le coup.
J’ai fais quelques pas, puis au final j’ai fais demi-tour, les yeux noyés de larmes. Pourquoi serait-ce à moi de faire un pas ? Encore ? Après tout ce que j’ai pu faire, dire, écrire ?

Je n’ai plus de force. Je crois que ce départ précipité est inévitable. Seul problème : l’argent. Une fois de plus.
Je serais déjà bien loin si l’argent ne me posait pas soucis. J’en ai marre, réellement. J’ai beau faire preuve d’un sang froid légendaire, en toutes ces années je n’ai jamais craqué mais… Cette fois-ci j’ai eu du mal. Je ne pourrai pas tenir plus longtemps.

Je n’arrive plus à me dire que je "l’aime", ni même à le penser. Dans le fond, je trouve cela alarmant. Je me dégoûte un peu de penser cela, mais dans le fond… C’est un fait. Je ne peux le nier.
Et non, les choses n’évolueront pas. A un moment ou à un autre, je ne pourrai plus rien y faire. A un moment ou à un autre, je serai désarmée. Il faut se faire à l’idée…

Vie de merde.