Tout est si fragile.

Bibi.

"Je te considère comme ma fille."

J’essaye de le réveiller, rien ne marche.
En attendant je suis venue écrire ici.

Hier, j’ai eu ma collègue de travail au téléphone. Elle m’a donné des nouvelles du magasin, mais surtout de ses nouvelles : "Je risque de partir à la fin du mois."
Oh bon sang. J’en ai eu le souffle coupé. Cette femme, c’est le "pilier" de cette entreprise. C’est la figure même de ce magasin. Tout le monde la connait, et l’apprécie. L’idée de son départ me brise le cœur. Elle est devenue ma seconde maman. Nous avons une très grande différence d’âge, mais c’est dingue de voir à quel point nous nous apprécions. Elle m’apporte beaucoup plus de maturité, et moi un petit brin de "jeunesse". Je l’adore. Vraiment.

Je n’ose imagine ce qui va me tomber dessus dès qu’elle partira. Je vais devoir tirer toute l’équipe en avant, G va me demander de le remplacer, ce sera encore plus de responsabilité sur les épaules, tout ça pour t’entendre dire : Plus vite.
La saison s’annonce palpitante.

Je vais me retrouver avec ces deux espèces de glandeuses, des filles à problèmes qui n’ont rien à faire ici. C’est tellement injuste. Et dire que j’ai des proches qui cherchent désespérément un travail, et que ces deux-là n’ont pas eu à faire le moindre effort. Honnêtement, ce que je dis est justifié, je passe les détails.

Donc cette nouvelle m’a réellement achevée. Mais bon, si elle s’en va c’est pour quelque chose de mieux, un peu loin certes, mais mieux. Et je suis contente pour elle, même si le pincement au cœur est tout de même là. J’espère que nous resterons en contact, et que cette distance n’entachera pas notre amitié, même si je me doute un peu qu’elle fera sa vie de son côté. Ce qui est normal.

J’aimerais que mes vacances s’éternisent, j’aimerais ne pas avoir à retourner là-bas, surtout quand je sais ce qui m’attend. Enfin...
Le pire dans tout ça c’est que ce n’est pas si mal. C’est juste qu’il y a beaucoup de contraintes, mais je les accepte. Cela a été un choix, même si je dois avouer qu’à présent j’aimerais beaucoup passer le relais. J’aimerais ne plus être la seule à porter ce poids sur mes épaules.
Pourvu que cela arrive, et vite...

La réalité m’agresse à nouveau.