Tout est si fragile.

Luna [...]

"Je commence par une bourde [...]"

Je suis venue ici pour tout autre chose, et au final… J’ai tout effacé. A partir du moment où j’ai vu ton message.
Il se trouve que je n’ai pas regardé ma boite mail de toute la semaine, crois le ou non, mais je viens de découvrir à l’instant ton écrit Luna.

J’ai le cœur serré, sincèrement.

A vrai dire, je ne sais pas par où commencer. Je suis encore sous le coup de la surprise, et quelque part je suis en colère contre moi-même de ne pas avoir vérifié cette fichue boite virtuelle. Tu as sans doute pensé que je ne voulais pas répondre… J’ai honte. Car ce n’est pas du tout le cas.

Je ne sais pas quoi faire Luna. Je ne sais plus quoi faire pour te faire plaisir, te remonter le moral, ou même te faire sourire. J’ai cette impression que lors de nos sorties, tu te forces à porter un masque, même avec moi.
Je sais pertinemment que tu es en dépression. Je n’emploie pas ce mot à la légère. Crois-tu sincèrement que je n’avais rien remarqué ? Je suis la première à t’avoir encouragé à démissionner. Ce boulot te tuait à petit feu et, quelque part, cela me tuait aussi de te voir dans cet état. Je savais ce que tu allais me dire, je savais que l’argent était le problème majeur de cette histoire, et sans vantardise, je suis très bien placée pour te comprendre, surtout à ce niveau-là.

Mais ta santé passe avant tout. Tout le monde te le disait, il n’y avait pas que moi.

A ce jour, je suis arrivée à un stade où je ne sais absolument plus quoi faire pour toi. Vraiment. Je suis totalement dépassée par les événements. Mais il y a eu différente étapes d’abord. Tu as été honnête avec moi lors de ton écrit, alors je le serai avec toi aussi.

Pour commencer il y a eu ce sentiment d’impuissance. Comme une petite voix qui te chuchote à l’oreille que quoi tu dises, quoi que tu fasses, elle n’ira pas mieux. Ou du moins, pas grâce à moi. Tu sais, même si j’ai été distante ces dernières semaines (j’y reviendrai) je n’ai jamais cessé de prendre de tes nouvelles. Par qui que ce soit. Je sais, cela aurait été plus simple de te le demander directement, mais après ce sentiment d’impuissance est venue la jalousie.

Une jalousie verte, violente et sans nom. Je ne m’étais pas imaginée à ce point jalouse. Rancunière. Sarah semblait te faire beaucoup de bien, et dans un sens cela me rassurait pour toi, cela me faisait chaud au cœur de te voir sourire sur les photos. Mais bon sang, comme c’était dur à la fois. Je ne saurais te dire combien de fois je me suis effondrée en larmes en lisant tes écrits, en voyant tes snapchat, mais surtout ceux de Sarah. C’est ainsi qu’est venue la haine. Pas envers toi, mais les "autres". Luna, cela me tue de te voir sourire avec d’autres personne, alors que je remue ciel et terre pour toi, sans avoir ce sentiment de t’avoir aidé. Alors je me suis éloignée, pensant que je devais "passer le flambeau" pour ton bien. C’est comme si je ne suffisais plus. Comme si je ne t’apportais plus rien. Je me sens tellement nulle et impuissante, si tu savais.

Puis est venue Inès.
Inès.
[...]
Mais bon sang, pourquoi ?!
Fille égocentrique à mourir, qui n’a que pour seul intérêt elle-même. Pour moi elle est sans compassion, sans gêne, et sans déconner Michelle, lors de notre conversation sur Skype cette semaine, cette histoire de repas m’a réellement achevée. Je ne t’ai rien dis sur le coup, pour ne pas te blesser et parce que dans le fond ce n’est pas de ta faute, mais bon sang… C’est… Incroyable. Cela me sidère, en toute honnêteté je n’ai jamais été proche d’elle, et je ne pense pas manquer quelque chose. Je sais, ce que j’écris est dur, mais je veux être sincère.
Sarah est douce, compréhensive et toujours à l’écoute. Mais Inès… Rien que le fait d’écrire cela me met en colère.
Puis le coup de la plage, tu m’excuseras mais je n’avais qu’une envie c’était de lui rentrer dedans. Si j’ai été froide ce jour-là c’était à cause d’elle, pas de toi.
Je ne comprend pas. Vraiment pas. Mais bon, je ne vais pas m’éterniser là-dessus, elle m’agace rien qu’en écrivant son nom.

Aujourd’hui je suis perdue. Je ne sais pas pourquoi tu te tournes à présent vers elle, sans doute parce que tu l’apprécie un minimum et qu’elle habite à côté de chez toi. Mais putain...
Oui, je peux parler de Haine pure et dure.

Je sais que j’ai un boulot compliqué, et crois moi cela ne m’enchante pas du tout, mes horaires sont difficiles pour avoir un semblant de "vie sociale" à côté. Je vais par contre relever un point de ton écrit. Non, je ne vois pas "les gens" aussi souvent que tu le crois. Depuis quelques mois je me suis enfermée dans une routine tout ce qu’il y a de plus banal, et sans te mentir Luna, les "gens" en règle générale me dégoûtent. J’ai toujours mal, quoi qu’il arrive.
Je m’égare.

"[...] Michelle, je sais pas comment tu le vis. Peut être que mes sentiments pour toi sont plus fort que ceux que tu as pour moi."

Comment oses-tu dire cela ? Je n’ai jamais autant haï, été jalouse, été insomniaque, été parano' depuis que cette histoire a commencé. Tu sais que je m’en veux de ressentir cela ? Parce que je sais que tu ne m’appartiens pas, évidemment. Mais ce qu’il y a entre nous est si fort, que j’en perds facilement la raison. Combien de fois ai-je frappé ou jeté tout ce qui me passait sous la main, juste parce qu’une photo me foutait la haine ? J’ai peut être mal interprété ton point de vue, et ton écrit m’a permis d’y voir plus clair, (même si il reste quelques parts d’ombre) mais j’ai mal Luna. Je ne t’en veux pas, mais j’ai mal. J’en veux à la Terre entière de combler ce vide mieux que moi, alors que je pensais être proche. J’en deviens dingue, vraiment. Mon journal papier est bourré de questions sans réponses, ma tête est remplie elle aussi, et chaque jour devient plus dur sans toi.

Je ne pense pas pouvoir poser de mots justes sur ce que je ressens, tout ce que je peux te dire c’est que cette histoire me rend dingue. Il n’y a pas un jour qui passe où je me demande ce que tu fais, si tu vas bien, si tu rigoles, si tout va bien avec Thib', si tu t’occupes, si tu penses à moi [...]

Mon écrit est tellement bordélique. Je voulais donner un semblant "d’ordre" mais j’ai écris comme je pensais. Cela ne me ressemble pas d’ailleurs. Je ne sais plus quoi faire. Même après avoir lu ton écrit. Je suis perdue.

Lorsque tu étais à Londres, tu m’as envoyé ce message qui m’a mis du baume au cœur. Mais… Pour je ne sais quelle raison nous n’avons jamais eu cette conversation.
Alors c’est à mon tour de faire un pas. Même si j’ai peur, même si je suis pleine d’incompréhension, même si je ne sais pas quelle va être ta réaction en lisant cet écrit plein de colère envers le monde… Je fais ce pas.
Je veux te revoir, je veux qu’on discute et mettre fin à ces questions débiles que l’on se posent chacune dans notre coin.

Tu sais quoi ? Je crois savoir ce qui peut résumer tout cet article :

Je t’aime. C’est la seule question que je ne pose pas.